Communiqués - Capitale-Nationale

Les Prix du Québec 2011

Le gouvernement du Québec dévoile le nom des onze personnalités des domaines culturel et scientifique

Janette Bertrand reçoit le premier prix Guy-Mauffette

Montréal, le 31 octobre 2011 – La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Mme Christine St-Pierre, et le ministre délégué aux Finances, M. Alain Paquet, au nom du ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, M. Sam Hamad, ont dévoilé aujourd’hui les noms des onze personnes lauréates des Prix du Québec 2011. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 8 novembre prochain, à 15 h 30, à l’Assemblée nationale.

À cette occasion a notamment été dévoilé le nom de la lauréate du nouveau prix Guy-Mauffette, institué dans le cadre du 50e anniversaire du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. C’est à l’auteure Janette Bertrand que revient cet honneur. « Guy Mauffette mérite sans conteste que l’on donne son nom à ce nouveau prix, car il fut un géant de la radio et de la télévision. Il ne fait aucun doute non plus que Janette Bertrand mérite ce prix puisqu’elle a été une pionnière dans ces domaines. Je suis fière de voir cette grande dame joindre les rangs des six autres lauréats culturels », a déclaré la ministre St-Pierre.

« La contribution exceptionnelle de la lauréate et des lauréats à la discipline dans laquelle ils ont choisi de faire carrière est le fruit de leur persévérance, de leur détermination, de leur soif de connaissances et de leur disponibilité constante à transmettre leur savoir-faire. L’héritage qu’ils laissent à la société québécoise est inestimable. Nous sommes très fiers d’en saluer la valeur en leur décernant la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans les domaines de la culture et de la science », ont souligné  les ministres St-Pierre et Paquet.

Les quatre prix scientifiques

Le prix Léon-Gérin (sciences humaines et sociales) est décerné au philosophe Jean Grondin, sommité mondiale dans son domaine. Professeur titulaire au Département de philosophie de l’Université de Montréal depuis 1991, ce penseur authentique et exigeant se démarque par l’envergure de sa production scientifique. Son œuvre prestigieuse, d’un point de vue tant qualitatif que quantitatif, a transformé de façon substantielle les trois domaines suivants : la philosophie allemande, la métaphysique et la pensée herméneutique contemporaine. Reconnu comme l’un des meilleurs philosophes ici et au Canada, ce docteur en philosophie de l’Université de Tübingen fait partie de ceux qui bénéficient de la plus large diffusion internationale. La portée de ses travaux lui a d’ailleurs valu plusieurs distinctions. En janvier 2013, ce grand professeur sera également titulaire de la Chaire de métaphysique Étienne Gilson de Paris.

Le prix Wilder-Penfield (recherche biomédicale) est remis au docteur Nabil G. Seidah, scientifique de renommée internationale, professeur titulaire au Département de médecine de l’Université de Montréal et directeur du Laboratoire de biochimie neuroendocrinienne de l’Institut de recherches cliniques de Montréal. Ce spécialiste en biochimie des protéines, en enzymologie ainsi qu’en biologie moléculaire et cellulaire a codécouvert la ß-endorphine et est reconnu comme un chef de file mondial pour ses travaux liés au domaine des pro-protéines convertases, enzymes impliquées dans le découpage des protéines en plus petites molécules actives. La qualité et l’envergure de sa production scientifique, ses talents de chercheur, les nouveaux horizons de recherche engendrés par son travail, sa réputation internationale et la formation qu’il a offerte à de jeunes chercheurs actifs à travers le monde lui ont valu de nombreuses distinctions prestigieuses.

Le prix Marie-Victorin (sciences naturelles et génie) est accordé au professeur Serge Payette. Géographe, agronome, professeur titulaire d’écologie végétale au Département de biologie de l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche nordique en écologie des perturbations, ce chercheur actif cumule plus de 40 années d’expérience dans le décodage des écosystèmes du Nord-du-Québec. Qu’ils concernent le pergélisol ou la réponse des écosystèmes nordiques au climat, ses travaux s’inscrivent au cœur des grands débats qui animent aujourd’hui la communauté scientifique. Auteur prolifique, il possède un curriculum vitæ qui témoigne d’une productivité remarquable à maints égards. La qualité de ses travaux de recherche et de son enseignement a d’ailleurs été reconnue à de nombreuses occasions. Le professeur Payette a également dirigé le Centre d’études nordiques pendant 12 ans et en est membre depuis maintenant 40 ans.

Le prix Armand-Frappier (création ou développement d’une institution de recherche ou en administration, et promotion de la recherche) est attribué au docteur Jean-Claude Tardif. Sommité internationale dans le domaine de la santé cardiovasculaire et chercheur chevronné, le docteur Tardif est mondialement reconnu pour ses travaux sur l’athérosclérose. Il fait également figure de chef de file dans le domaine des biomarqueurs, de la pharmacogénomique et de la médecine personnalisée. En plus d’avoir une feuille de route bien remplie, il se démarque par la mise en place d’une suite impressionnante d’infrastructures de recherche majeures. Parmi celles-ci figure le Centre de coordination des essais cliniques de l’Institut de cardiologie de Montréal (MHICC), dont il est le fondateur, le concepteur ainsi que le directeur scientifique. L’ampleur de sa production scientifique et son engagement de tous les instants lui valent une réputation internationale bien méritée ainsi qu’un nombre important de distinctions.

Les sept prix culturels

Le prix Guy-Mauffette – radio et télévision – est attribué à l’auteure, journaliste, comédienne, animatrice et conceptrice Janette Bertrand. La première lauréate du prix Guy-Mauffette a signé en 60 ans de carrière plus de 800 textes pour la radio et la télévision, publié deux romans en plus de son autobiographie, Ma vie en trois actes (2004). Si la télévision québécoise est reconnue pour sa pertinence et son originalité, c’est en partie grâce aux talents de communicatrice et à l’esprit visionnaire de Janette Bertrand. Sa connaissance profonde de la nature humaine a fait d’elle une formidable éducatrice populaire. La lauréate a été une inspiration pour les femmes et elle figure, aux côtés de Madeleine Parent et de Thérèse Casgrain, au palmarès des grandes femmes du Québec. Depuis 15 ans, à titre de formatrice à l’Institut national de l’image et du son (INIS), elle partage son enthousiasme et son immense savoir avec la relève. Déterminée à ne jamais prendre sa retraite, Janette Bertrand s’apprête à publier son troisième roman, Lits doubles.

Le prix Georges-Émile-Lapalme – promotion et rayonnement de la langue française – est remis à Jacques Duval, journaliste, annonceur, reporteur, disc-jockey et animateur. Depuis une cinquantaine d’années, le lauréat pratique avec panache le métier de communicateur. Animateur à la radio et à la télévision,  il voue une véritable passion pour la chanson française. Au fil des ans, il interviewe tous les grands de la chanson et contribue à faire connaître les interprètes et chansonniers débutants d’ici. Passionné de course automobile, le fondateur du célèbre Guide de l’auto mène un combat personnel pour franciser le domaine de l’automobile. Il remporte un grand succès avec son émission Prenez le volant, à la télévision de Radio-Canada, et ses chroniques dans La Presse. Ses chroniques Info Duval, diffusées sur les ondes d’Info690, lui valent le Mérite du français de l’Office québécois de la langue française en 2004.  Le lauréat a publié son autobiographie, De Gilbert Bécaud à Enzo Ferrari (Québec Amérique, 2006).

Le prix Paul-Émile-Borduas – arts visuels, métiers d’art, architecture et design – est accordé au sculpteur Gilles Mihalcean. Sculpteur au sens le plus complet du terme, le lauréat est un artiste qui sait explorer la matière, sa séduction, ses ambiguïtés, sa force et ses subtilités. Ses sculptures donnent à raconter, avec des figures imprécises, le plus souvent cachées, sous couvert, allusives. Dès 1969, sa première réalisation est primée aux Concours artistiques du Québec et exposée au musée Rodin, à Paris. Au fil des ans, ses œuvres sont soutenues à Montréal par diverses galeries d’art. Le Musée d’art contemporain de Montréal lui consacre une rétrospective majeure en 1995 et le Centre international d’art contemporain de Montréal l’intègre à plusieurs de ses événements. De nombreuses manifestations nationales et expositions internationales viennent souligner l’importance de son œuvre. Sa première œuvre d’art public, La Peur (1993), fait maintenant partie intégrante de la place D’Youville, à Montréal. Son œuvre d’art public la plus spectaculaire à ce jour, Monument à la Pointe (2001), se dresse quant à elle au milieu du rond-point Centre-Atwater.

Le prix Athanase-David – littérature – est accordé à Joël Des Rosiers, poète, essayiste et psychiatre. C’est dès son enfance, en Haïti, que le lauréat découvre sa double vocation littéraire et scientifique. Dans son premier recueil, Métropolis Opéra (1987), se glanent çà et là des termes scientifiques parfois empruntés au lexique médical pour leur étrangeté sonore. Joël Des Rosiers formalise son projet poétique, sa conception de l’écriture et même sa vision du monde dans Théories caraïbes. Poétique du déracinement (1996). Il effectue dans cet essai un passage entre Haïti et le Québec pour démontrer que le déracinement s’inscrit comme le propre de la condition postmoderne. Caïques (2007) présente une autre variation sur les thèmes tels que la quête des origines, l’errance, la description des espaces, la mémoire. Le lauréat a également fait paraître Tribu (1990), Savanes (1993), Vétiver (1999) et Gaïac (2010). Dans un prochain ouvrage, ce  penseur de l’identité explicitera le concept de métaspora, qui est l’au-delà de la diaspora.

Le prix Denise-Pelletier – arts de la scène – est attribué au chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin. Le lauréat compte à son actif plus de 880 concerts, 190 représentations d’opéras et 26 disques. Avant ses 30 ans, Yannick Nézet-Séguin a dirigé la plupart des orchestres québécois et canadiens. Il s’est ensuite fait connaître en Europe, puis sur le podium de plusieurs orchestres d’envergure aux États-Unis, dont celui de Boston. Depuis 2008, sa carrière se poursuit à un rythme à couper le souffle. Partout où il passe, il fait l’unanimité grâce entre autres à sa façon d’aborder chaque partition, de la communiquer à ceux qu’il dirige comme à ceux qui l’écoutent. Malgré la reconnaissance internationale, il conserve la même simplicité, la même passion à communiquer qu’à ses débuts, car pour lui, la musique est « l’expression de l’âme ». Durant la saison 2011-2012, il dirigera près d’une centaine de concerts ou représentations d’opéras au Canada, aux États-Unis et en Europe.

Le prix Gérard-Morisset – patrimoine –  est décerné à l’historien, auteur, conférencier et animateur Jean Provencher. Historien par excellence de la vie quotidienne, le lauréat est depuis toujours engagé dans la diffusion et la vulgarisation de l’histoire et du patrimoine. À ces fins, il ne néglige aucune tribune, qu’il s’agisse des manifestations à caractère municipal, des périodiques culturels, des revues spécialisées, des radios communautaires ou de la télévision d’État. Il est un conférencier et un animateur recherché notamment en raison de son verbe coloré. Travailleur autonome depuis plus de 30 ans, il a réalisé des mandats pour plusieurs organisations tant locales que nationales qui s’ajoutent aux travaux entrepris de son propre chef. Son célébrissime maître livre Les Quatre Saisons dans la vallée du Saint-Laurent (Boréal, 1988) lui a valu de nombreux prix. Nouvelles technologies de l’information obligent, Jean Provencher a maintenant son blogue où se rejoignent tous ses centres d’intérêt, l’histoire, la nature, l’alimentation, l’ornithologie...

Le prix Albert-Tessier – cinéma – est décerné au preneur de son et cinéaste Marcel Carrière. Au cours d’une carrière exceptionnelle de 40 ans à l’Office national du film (ONF), le lauréat a joué un rôle majeur dans la naissance du cinéma québécois, en particulier dans l’aventure du cinéma direct. Ce preneur de son remarquable a été l’un des principaux acteurs d’une révolution à la fois technologique et esthétique. De plus, à travers ses documentaires – Villeneuve, peintre-barbier (1964), Avec tambours et trompettes (1967), Chez nous, c’est chez nous (1972) –, il s’est révélé un auteur engagé, et dans la fiction, – OK… Laliberté (1973), Ti-Mine, Bernie pis la gang (1976) –, un créateur de comédies au ton spontané et naturel. Il a de plus assumé diverses tâches d’administrateur au sein de l’ONF et contribué activement à la mise sur pied de l’Institut national de l’image et du son (INIS) et de la Phonothèque québécoise.

Des capsules sur la lauréate et les lauréats

De courtes entrevues exclusives ont été réalisées avec la lauréate et les lauréats et seront diffusées sur le site Web des Prix du Québec, au www.prixduquebec.gouv.qc.ca, à compter du 8 novembre prochain. De plus, des extraits de 30 secondes de ces entrevues seront insérés dans la programmation régulière de Télé-Québec et seront télédiffusés entre le 9 et le 23 novembre 2011.

À propos des Prix du Québec

Depuis 1977, le gouvernement du Québec décerne chaque année les Prix du Québec à des personnalités qui se sont démarquées dans les domaines culturel et scientifique. Les lauréates et les lauréats reçoivent une bourse non imposable de 30 000 $, un parchemin calligraphié, une épinglette exclusive portant le symbole des Prix du Québec et une médaille en argent, création originale d’une artiste ou d'un artiste québécois choisi par concours public.

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Photos des personnes lauréates disponibles sur le site Web des Prix du Québec, dans la section Salle de presse. Photographe : Rémy Boily.

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