Dévoilement des récipiendaires des Prix du Québec 2015
Montréal, le 2 novembre 2015. – C’est avec une grande fierté que la ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Mme Hélène David, et le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, M. Jacques Daoust, ont procédé aujourd’hui au dévoilement des lauréates et lauréats des Prix du Québec dans les domaines de la culture et de la science.
Cette distinction vient souligner la carrière remarquable de personnes qui ont grandement contribué à l’essor de leur discipline. Elle est le reflet de la richesse de l’activité culturelle et scientifique qui caractérise la société québécoise.
« Ces femmes et ces hommes que nous honorons aujourd’hui s’inscrivent dans l’histoire du Québec moderne en tant que figures d’émancipation et d’affirmation à l’origine de l’avancement de notre société et de son rayonnement. Je les félicite chaleureusement, car ce sont des personnes d’exception et des symboles d’excellence qui inspirent le Québec tout entier », a déclaré la ministre David.
« Les Prix du Québec représentent une occasion unique de mettre en évidence des chercheurs de très haut calibre qui ont innové, fait progresser la science et collaboré à la diffusion du savoir québécois ici, au Canada et à travers le monde. Grâce à leurs découvertes et à leurs réalisations ils ont amélioré le mieux-être et la vie des gens, et ils ont contribué à notre prospérité économique et collective. Mais surtout, ils ont su transmettre leurs connaissances pour former la relève dans leur domaine. Leur apport est considérable et précieux », a ajouté le ministre Daoust.
La culture rayonne de tous ses feux
Le prix Albert-Tessier (cinéma) est attribué à Martin Duckworth, cinéaste, réalisateur et chef opérateur. M. Duckworth a opté pour le cinéma par désir de raconter autrement. Il a appris son métier à l’Office national du film pendant sept ans. Depuis cinq décennies, il regarde le monde par le filtre de la vie ouvrière, de la justice sociale, de l’expression dans les arts et de la résolution de conflit dans la paix. Pour lui, chaque film se révèle un agent de changement social. Dans toute sa filmographie, Martin Duckworth avoue avoir un faible pour Nos derniers jours à Moscou, Cher Père-Noël, Les yeux du cœur ainsi que pour sa trilogie sur Hiroshima, Dresden et la première guerre du Golfe. À cette liste il ajoute volontiers Au pays de Riel, Le rêve de Fouad et son tout récent film Fennario persiste et signe.
Le prix Athanase-David (littérature) est accordé à Pierre Ouellet, poète, romancier et essayiste qui laisse parler sa plume plutôt que de « pratiquer un style ». Inventif et humaniste, M. Ouellet est un créateur d’images littéraires, un dessinateur d’idées. Cet écrivain prolifique est aussi éditeur. À ce titre, il a à son actif une vaste production comptant plusieurs dizaines de livres, de collections, d’anthologies, d’ouvrages collectifs et de revues littéraires. Plusieurs marques de reconnaissance lui ont été accordées, dont le Signet d’or de Télé-Québec et le Grand Prix Québecor du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. Il a en outre été deux fois récipiendaire du Prix du Gouverneur général.
Le prix Denise-Pelletier (arts de la scène) est décerné à Marie-Hélène Falcon, directrice artistique, ex-directrice générale et artistique ainsi que cofondatrice du Festival de théâtre des Amériques devenu le Festival TransAmériques. Depuis plus de 30 ans, Mme Falcon repère les créations les plus innovantes. Elle a voulu ouvrir la vie artistique de Montréal sur le monde et accueillir des artistes audacieux. Elle a favorisé l’envol de plusieurs artistes, dont Robert Lepage, qui la qualifie de « sage-femme de la création québécoise pour la scène ». Esprit fin et anticonformiste, elle est une référence internationale en ce qui concerne les enjeux du théâtre contemporain.
Le prix Georges-Émile-Lapalme (qualité et rayonnement de la langue française) est décerné à Gisèle Lamoureux, botaniste et vulgarisatrice scientifique. Valsant entre la science et la culture, Mme Lamoureux a mis au point une imposante nomenclature et une description encyclopédique de quelque 500 plantes sauvages d’ici dans un français accessible, de qualité et teinté de poésie. Elle a publié une quinzaine d’ouvrages dont les réputés guides terrain Fleurbec. Inspirée par son attachement au territoire, elle a aussi mené la campagne de sensibilisation pour l’adoption d’une fleur indigène, l’iris versicolore, comme emblème floral du Québec.
Le prix Gérard-Morisset (patrimoine) est attribué à Serge Bouchard, anthropologue, animateur radio, auteur et humaniste. Auteur d’une vingtaine de publications, dont C’était au temps des mammouths laineux, M. Bouchard est un communicateur né et un maître à penser. Il apporte un éclairage nouveau et convaincant sur l’existence. Il a animé avec passion, de 2005 à 2011, De remarquables oubliés sur les ondes de Radio-Canada. Depuis plus de 40 ans, cet homme de terrain féru d’archives s’acharne à redresser les torts en prenant le parti des Amérindiens, des Métis, des coureurs des bois, des pionniers francophones, tous – et toutes! – occultés dans l’histoire officielle.
Le prix Guy-Mauffette (radio et télévision) est décerné au réalisateur, metteur en scène et producteur Jean Bissonnette. Les succès de M. Bissonnette habitent encore l’imaginaire collectif québécois. Réalisateur de la première heure à Radio-Canada, il a donné vie aux émissions Les Couche-Tard, Moi et l’autre, Appelez-moi Lise, Les Lundis des Ha! Ha!, sans oublier le premier Bye Bye! Sur scène, il a aussi dirigé plusieurs vedettes encore et toujours adulées par le public. Il a également cofondé Avanti Ciné Vidéo, une maison de production à l’origine d’émissions à succès, dont Piment Fort, La Petite Vie, Un gars, une fille et Cher Olivier.
Le prix Paul-Émile-Borduas (arts visuels et métiers d’art) est accordé au duo d’artistes Cozic composé d’Yvon Cozic et de Monic Brassard. Cozic compte 45 ans de présence irradiante dans le monde des arts et une trentaine d’œuvres d’art public. Il assemble les pensées, les gestes et les techniques pour donner lieu à des œuvres extrêmement percutantes teintées de force et d’audace, et marquées par la fougue et la liberté. Son art contemporain est souvent mis en valeur dans le milieu scolaire et a une influence significative sur la jeune génération d’artistes au Québec.
L’excellence scientifique à l’honneur
Le prix Armand-Frappier (création ou développement d’institutions de recherche ou administration et promotion de la recherche) est attribué à Patrick Paultre, ingénieur en structures. Scientifique et administrateur de talent, M. Paultre a largement contribué au développement du génie parasismique et de la dynamique des structures, influençant ainsi plusieurs codes de construction nationaux et internationaux. En 2002, il a fondé le Centre d’études interuniversitaire des structures sous charges extrêmes. Le centre devient, sous sa direction, un véritable réseau au sein duquel la concertation et la coopération permettent l’éclosion d’une force en recherche incontournable pour le Québec.
Le prix Léon-Gérin (sciences humaines et sociales) est décerné à Marcel Boyer, professeur émérite en sciences économiques. Les contributions de ce chercheur ont non seulement amélioré notre compréhension d’un éventail de phénomènes sociaux et économiques, mais elles se sont également traduites en outils d’aide à la décision pour les milieux de pratique. M. Boyer est le cofondateur du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), une institution de référence mondiale. Il a de plus contribué à la valorisation des droits d’auteur au Canada.
Le prix Lionel-Boulet (recherche et développement en milieu industriel) est remis à Tony Falco, physicien médical. Le Dr Falco a révolutionné la radio-oncologie en inventant l’imagerie par ultrasons 3D et 4D. Cette percée scientifique permet de mieux cibler le traitement du cancer et de préserver les tissus sains adjacents. Il a aussi fondé Resonant Medical (vendue plus tard à Elekta) et a réussi, grâce à son influence, à transférer le siège social canadien de Toronto à Montréal. Nommé vice-président principal et président pour Montréal et le Canada, il joue un rôle déterminant dans la reconnaissance internationale du Québec dans le domaine de la radio-oncologie.
Le prix Marie-Andrée-Bertrand (innovation sociale) est attribué à Benoît Lévesque, professeur émérite en sociologie économique. M. Lévesque est le premier chercheur à proposer une définition, une problématique et une programmation de recherche qui relient l’innovation aux transformations sociales. Il a cofondé le Centre de recherche sur les innovations sociales, seule organisation spécialisée dans l’étude de l’innovation sociale au Canada. Si l’économie sociale québécoise est l’une des plus développées au monde et que plusieurs organismes internationaux s’en inspirent, c’est entre autres grâce à ses travaux. M. Lévesque a également contribué à l’essor de plusieurs grappes d’innovation.
Le prix Marie-Victorin (sciences naturelles et génie) est accordé à Pierre Demers, physicien. Centenaire, M. Demers a posé, dans les années 1940, les premiers jalons du développement de la physique, notamment nucléaire, sur le plan national, et a ouvert la voie à la recherche scientifique québécoise. Il a perfectionné, par des avancées cruciales, la principale méthode d’observation des particules à haute énergie, qu’il a rebaptisée « ionographie ». Cette méthode produit des images des particules chargées selon des procédés photographiques. Il est également le seul Canadien français à avoir travaillé sur le projet Manhattan, dont l’objectif était de mettre au point un réacteur utilisant de l’uranium naturel comme combustible.
Le prix Wilder-Penfield (recherche biomédicale) est décerné à Michel Chrétien, médecin. Pionnier de la théorie des prohormones, M. Chrétien a apporté une lumière nouvelle sur les causes de plusieurs maladies comme le diabète, l’obésité, le cancer, les infections et le cholestérol. La théorie de cet endocrinologue a permis à des thérapies révolutionnaires de voir le jour et continue d’atteindre de nouveaux sommets, quarante-huit ans après sa découverte.
Une médaille signée Matthieu Cheminée
C’est la création de l’orfèvre Matthieu Cheminée qui a été retenue à la suite du concours de la médaille des Prix du Québec. L’œuvre, en argent sterling entièrement poinçonné à la main, avec une insertion en or 18 carats, a été sélectionnée parmi les vingt maquettes reçues. Le jury était composé de Mme Patricia Aubé, conservatrice-éducatrice au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul; de Mme Anne Fauteux, artiste en arts visuels, en joaillerie et en design; et de M. Jean-Pierre Morin, artiste en arts visuels.
Pour découvrir le portrait complet des lauréates et des lauréats, consultez le site des Prix du Québec. Les prix seront officiellement décernés lors d’une cérémonie protocolaire qui aura lieu le 18 novembre prochain, à l’hôtel du Parlement. La cérémonie des Prix du Québec sera diffusée en direct sur le Web et en différé le soir même à la télévision au Canal de l’Assemblée nationale.
Une bourse de 30 000 $ sera remise aux récipiendaires.
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De gauche à droite debout : Mme Hélène David, ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, M. Pierre Ouellet (prix Athanase-David), M. Tony Falco ( prix Lionel-Boulet), Mme Marie-Hélène Falcon (prix Denise-Pelletier), M. Marcel Boyer (prix Léon-Gérin), Cozic – Mme Monic Brassard et M. Yvon Cozic – (prix Paul-Émile-Borduas), M. Patrick Paultre (prix Armand-Frappier), M. Michel Chrétien (prix Wilder-Penfield), M. Jacques Daoust, ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations.
De gauche à droite assis : M. Pierre Demers (prix Marie-Victorin), M. Benoît Lévesque (prix Marie-Andrée-Bertrand), M. Jean Bissonnette (prix Guy-Mauffette), M. Martin Duckworth (prix Albert-Tessier), Mme Gisèle Lamoureux (prix Georges-Émile-Lapalme).
Photo : Éric Labonté, Gouvernement du Québec.
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Date de mise à jour : 23 avril 2009