Le premier ministre Charest et la ministre Beauchamp rendent hommage à Marc Favreau, un des grands magiciens de la langue française
Québec, le 18 décembre 2005 – Le premier ministre du Québec, M. Jean Charest, et la ministre de la Culture et des Communications, Mme Line Beauchamp, ont souligné le décès du dramaturge, comédien et humoriste Marc Favreau, connu dans tout le monde francophone pour les acrobaties verbales de son personnage fétiche, le clown et « clochard céleste » Sol.
« C'est un des grands magiciens de la langue qui est disparu hier. Au nom de tous les Québécois et Québécoises, je tiens à signifier notre tristesse devant son décès et notre plus grande sympathie à tous ses proches. Je tiens aussi à exprimer notre gratitude collective pour sa contribution unique à la langue française et à la culture québécoise », a déclaré le premier ministre.
« Peu de gens ont su toucher autant de petits et grands, avec ce mélange de naïveté souriante et de critique sensible des travers de notre société » a ajouté pour sa part la ministre de la Culture et des Communications.
Né en 1929 à Montréal, Marc Favreau avait d'abord travaillé comme dessinateur commercial et à la réalisation de décors de théâtre, avant de s'inscrire en 1950 à l'École du Théâtre du Nouveau Monde, où il remportait le premier prix de comédie en 1952. Après ses premières armes au théâtre, à la radio et à la télévision, notamment dans la série Le survenant, il avait étudié avec Jean Valcour à Paris, de 1955 à 1957. De retour à Montréal, il créait le personnage de Sol dès 1958, dans le cadre de l'émission pour enfants La Boîte à surprises.
Ce clown attachant devait alors devenir l'alter ego constant de son créateur, durant les quatorze ans de l'émission Sol et Gobelet, aux côtés de Luc Durand, puis de plus en plus auprès des adultes, dans des monologues toujours savoureux où il déformait les mots pour mieux reformer des idées amusantes et percutantes. Constamment présent sur les scènes québécoises, il avait aussi connu un franc succès en Europe francophone, notamment au prestigieux Festival d'Avignon, en 1977.
La saveur unique de ses jeux de mots et d'esprit lui ont d'ailleurs valu plusieurs reconnaissances : la médaille des francophones d'Amérique, en 1989, puis le titre de chevalier de l'Ordre national du Québec, en 1995, ainsi que le prix Georges-Émile Lapalme, remis pour une contribution remarquable à l'amélioration de la langue française au Québec. Dans une entrevue accordée à l'occasion de la remise de cette dernière distinction, en 1999, Marc Favreau déclarait sa dévotion à la vitalité de la langue française : « Elle est riche la langue, elle est imagée ; on n'a pas le droit de l'appauvrir et de la garder pauvre. Au contraire, on doit s'exciter autour de la langue. Et s'amuser, pourquoi pas? »
« La langue française est vivante parce qu'elle résonne avec beauté à nos oreilles et parce que des gens comme Marc Favreau savent toujours la réinventer et en révéler les multiples richesses », a déclaré la ministre Beauchamp. « Tous ses mots, Sol les livrait avec toute sa belle naïveté parce que Marc Favreau avait su leur redonner, avec une bonne humeur rusée, une richesse et une profondeur insoupçonnées. »
« Sol a été présent sur scène et au petit écran au fil de cinq décennies, ce qui en a fait une figure incontournable du paysage culturel québécois. Ce parcours d'invention s'est peut-être arrêté, mais toutes ces phrases et expressions que Marc Favreau avait créées et recyclées si habilement et que nous avons presque tous répété avec le sourire, tous ces petits bijoux restent avec nous. Ils n'avaient pas pris une ride de son vivant et ils le rendent déjà immortel », a conclu le premier ministre Charest.
Source :
Véronik Aubry
Attachée de presse
Cabinet de la ministre de la Culture
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Date de mise à jour : 23 avril 2009