Québec, le 25 août 2020. – Les archives, les livres rares et les biens mobiliers de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice sont en voie d’être classés en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel.
Une demande de classement pour ces collections a été déposée au ministère de la Culture et des Communications en 2002, a été en attente pendant 10 ans d’un verdict des gouvernements précédents, pour finalement être refusée en 2012. Soucieuse de préserver ces biens dont la valeur historique et artistique est inestimable, la ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, a récemment signé un avis d’intention de classement afin de s’assurer qu’ils soient protégés.
Les biens qui font l’objet de cet avis ont été produits et rassemblés par la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, une société de vie apostolique créée en France en 1641 par le prêtre Jean-Jacques Olier, un des fondateurs de la Société Notre-Dame de Montréal qui est à l’origine de l’établissement de Ville-Marie en 1642.
La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice arrive à Montréal en 1657. Les Sulpiciens y érigent rapidement un séminaire et assurent le service spirituel. Ils deviennent propriétaires de la seigneurie de l’Île-de-Montréal en 1663. Ils multiplient dès lors leurs efforts pour activer le peuplement de l’île. Les Sulpiciens demeurent seigneurs de l’île de Montréal jusqu'en 1840. À partir de ce moment, ils sont chargés par l’évêque de la formation du clergé catholique de tout le diocèse. En plus de leur rôle dans le domaine de l’éducation, les Sulpiciens contribuent à la circulation de l’imprimé à Montréal. Ils fondent l’Œuvre des bons livres en 1844, et la Bibliothèque Saint-Sulpice en 1915.
Les archives contiennent des documents produits depuis le XIIIe siècle, dont la majorité couvre plus particulièrement la période allant de 1620 à 1976. Ces archives reflètent les rôles religieux et civils de la Compagnie et de ses membres et concernent plusieurs secteurs d’activité. Elles constituent le plus important fonds privé permettant de comprendre l’histoire de Montréal, et contribuent également à la connaissance de l’histoire du Québec et du Canada.
La collection de livres anciens comprend des ouvrages publiés depuis le XVIe siècle qui ont contribué à la formation de la bibliothèque du Séminaire de Saint-Sulpice, l’une des premières bibliothèques privées constituées sous le Régime français. Cette collection couvre plusieurs disciplines et témoigne des connaissances religieuses, culturelles et civiles des Sulpiciens. Elle comprend entre autres des livres en langues autochtones et des livres anciens comme les premiers imprimés européens et canadiens.
La collection de biens mobiliers contient notamment des peintures, des sculptures, des dessins, des estampes, des pièces d’orfèvrerie, des meubles et des vêtements sacerdotaux. Certains de ces biens ont été acquis pour répondre aux besoins civils et religieux des Sulpiciens et illustrent différents aspects de leur mission, dont l’enseignement et l’exercice du culte. Cette collection constitue aussi un témoin exceptionnel de l’histoire des beaux-arts et des arts décoratifs en Europe et au Québec.
« Les prêtres de Saint-Sulpice ont constitué au fil des derniers siècles des collections d’une valeur inestimable qui nous permettent de remonter le cours de notre histoire afin de mieux comprendre qui nous sommes. Ces archives font partie de notre mémoire collective et elles méritent une place de choix dans notre patrimoine culturel. Par cet avis d’intention de classement, je manifeste la volonté de notre gouvernement de protéger ces racines dont nous sommes fiers et les fondations de notre identité québécoise. »
Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications
La ministre signe un avis d’intention de classement et le transmet aux intervenants concernés. Dès ce moment, les biens visés doivent être traités comme s’ils étaient déjà classés.
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Date de mise à jour : 16 mars 2015