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Maurice Savoie reçoit le prix Paul-Émile-Borduas

Québec, le 9 novembre 2004 – C’est au céramiste-muraliste Maurice Savoie qu’est décerné cette année le prix Paul-Émile-Borduas, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des arts visuels, des métiers d’art, de l’architecture et du design. Pour la première fois cette année, le prix est remis à un représentant des métiers d’art du Québec.

Maurice Savoie, dont l’influence a été déterminante sur plusieurs générations de céramistes québécois – en tant qu’enseignant et comme source d’inspiration –, occupe une place unique aussi bien dans le domaine de la céramique que dans les domaines de la sculpture, de l’art public, du design industriel et de l’objet d’art québécois.

Né en 1930, Maurice Savoie a, dès les premières années de sa formation, recherché la rencontre fertile de l’apprentissage technique, de l’approche sculpturale et d’une connaissance approfondie de l’histoire de l’art. Au cours des années 50, il a côtoyé les plus grands artisans canadiens et européens, en particulier lors de stages à l’étranger, entre autres en Italie.

L’apport majeur de Maurice Savoie réside dans sa volonté incessante d’aborder la céramique dans une attitude d’expérimentation et de recherche. L’importance du récit est présente, dès les années 60, dans la création des premières murales et écrans muraux qu’il réalise tant pour l’entreprise privée qu’à la suite de commandes publiques.

Les possibilités nouvelles de ce contexte de production l’attirent indéniablement. Il est alors tout particulièrement sensible à l’apport de la mécanisation en ce qui a trait à la manipulation de la matière. À ce jour, plus de trente murales laissent voir la force de son œuvre, que ce soit dans des édifices publics ou privés, ici ou ailleurs. On peut penser aux murales de briques estampées en industrie, conçues pour la compagnie Eaton au début des années 60; à l’œuvre d’intégration du Pavillon du Québec de l’Exposition universelle de Montréal en 1967; à la murale de béton et d’argile réalisée à la chancellerie du Canada à Belgrade en 1984.

Plusieurs prix, bourses et témoignages de reconnaissance sont venus souligner au fil des ans l’importance du travail de Maurice Savoie : le prix Jordan-Wines du meilleur design contemporain, en 1970; la médaille de bronze de la Société nationale de l’amiante pour composition en agrégats légers, lors de l’Exposition internationale Batimat, en 1980; la médaille commémorative du 125^e anniversaire de la Confédération du Canada, en 1992; le prix Saidye-Bronfman d’excellence en métiers d’art, en 2004. Maurice Savoie est membre de l’Académie royale des arts du Canada et membre de l’Ordre national du Canada depuis 1994.

Au cours des années, l’artiste a présenté plus d’une douzaine d’expositions particulières et participé à quelque soixante-quinze expositions de groupe. Poète délinquant, Maurice Savoie connaît aujourd’hui une période de liberté nouvelle. Il faut en effet souligner l’actualité toujours vive de sa production récente, cette folie créatrice qui l’anime encore. L’exposition Maurice Savoie : un parcours alchimique, présentée en 2004 au centre Materia, à Québec, a permis au public d’embrasser l’intégralité de son œuvre.

« Maurice Savoie est un artiste québécois très important et influent, d’une modestie légendaire et d’un talent qui n’est pas moindre »; c’est ainsi que lui rend hommage Michel Dallaire, prix Paul-Émile-Borduas 1991. Plusieurs autres aiment rappeler combien « le public se réjouit littéralement face à la richesse de l’imaginaire du céramiste ». Le prix Paul-Émile-Borduas qui est attribué aujourd’hui à Maurice Savoie vient donc affirmer le respect de ses pairs et saluer ses dérives heureuses.

Source et renseignements :

Maryse Riel
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