Communiqués

Les Prix du Québec 2010

Le gouvernement du Québec dévoile le nom des onze personnalités des domaines culturel et scientifique récipiendaires des Prix du Québec

Montréal, le 1er novembre 2010. – Le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, M. Clément Gignac, et la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Mme Christine St-Pierre, dévoilent aujourd’hui le nom des onze personnes lauréates des Prix du Québec 2010. Cinq prix sont décernés dans le domaine scientifique et six prix dans le domaine culturel.

« Les grandes réalisations des lauréates et des lauréats de cette année sont le reflet de la créativité et du savoir-faire des Québécoises et des Québécois. Ces onze personnalités sont des êtres d’exception qui se sont consacrés à une cause, à un domaine qui les fascinait tant qu’ils en ont repoussé les limites. En plus de les porter au quotidien, la passion des lauréates et des lauréats pour la culture et la science fait rayonner, ici comme ailleurs, l’excellence du Québec. Nous tenons à les remercier chaleureusement pour leur contribution à l’avancement culturel, social, scientifique et économique du Québec. C’est avec une grande fierté que nous leur rendrons hommage au cours d’une cérémonie officielle à l’Assemblée nationale », ont souligné le ministre Clément Gignac et la ministre Christine St-Pierre.

Les cinq prix scientifiques

Le prix Armand-Frappier – création ou développement d'une institution de recherche ou en administration, et promotion de la recherche – est octroyé au biologiste océanographe Louis Fortier. Spécialiste mondialement reconnu des changements climatiques, il s’intéresse à l’Arctique et aux écosystèmes des mers glacées. Il a contribué à la mise sur pied des infrastructures de recherche suivantes : le regroupement Québec-Océan, le brise-glace Amundsen, le réseau ArcticNet et la Chaire d’excellence en recherche du Canada en télédétection de la nouvelle frontière arctique canadienne. Au cours de sa carrière, il a fait grandement avancer l’étude concertée des effets des changements climatiques, le développement de l’océanographie au Québec et la renaissance de la recherche arctique au Canada.

Le prix Léon-Gérin – sciences humaines et sociales – est décerné à la professeure Nancy J. Adler, sommité internationale en matière de gestion interculturelle et de leadership mondial. Elle a révolutionné l’enseignement des affaires internationales en créant un nouveau champ d’études, celui de la gestion interculturelle. À travers ses études, Nancy J. Adler propose de découvrir et de comprendre les différents modèles d’interaction entre les gens issus de diverses cultures. En plus de la recherche et de l’enseignement, elle agit à titre de conseillère auprès d’organisations, dont de grandes multinationales présentes au Québec. Ses travaux de recherche et son intervention auprès d’organisations ont contribué à changer les pratiques de gestion de plusieurs dirigeants.

Le prix Lionel-Boulet – recherche et développement en milieu industriel – est octroyé au professeur Michael Florian. Au cours de sa carrière, il s’est intéressé aux problématiques liées à la planification du transport. L’application des modèles mathématiques étudiés par le professeur Florian a permis de repenser la gestion du trafic routier et de créer des logiciels révolutionnaires. Le professeur Florian est également un pionnier de la valorisation de la recherche universitaire et du transfert des connaissances technologiques au Québec. Tout au long de sa carrière, il a fait en sorte que les résultats de la recherche universitaire soient appliqués de façon pratique par les entreprises et les organisations.

Le prix Marie-Victorin – sciences naturelles et génie – est remis au scientifique André D. Bandrauk. Il est un pionnier et un leader mondial dans le contrôle et la transformation de la matière par la technologie du laser ultrarapide. Il est le père de la science attoseconde. Une attoseconde correspond à un milliardième de milliardième de seconde. Grâce à cette science, André D. Bandrauk aspire à générer et à utiliser de nouvelles impulsions attosecondes, ce qui permettrait de photographier les électrons et de connaître précisément leurs mouvements et leurs réactions au cours d’expérimentations. Les travaux du scientifique sur le comportement des molécules en interaction avec les champs lasers ont eu une incidence majeure, ici comme ailleurs, sur les progrès de l’expérimentation et de la théorie en chimie et en physique.

Le prix Wilder-Penfield – recherche biomédicale – est décerné au chercheur Mark A. Wainberg, figure de proue internationale de la recherche dans le domaine du VIH sida. Premier chercheur canadien à travailler directement sur cette problématique, il est reconnu pour la définition du 3TC comme traitement antiviral. Cette découverte constitue un tournant dans l’évolution du VIH sida partout dans le monde, et le 3TC demeure, à ce jour, l’antiviral de choix dans le traitement de la maladie en contexte de trithérapie. De plus, Mark A. Wainberg est l’un des premiers scientifiques au monde à avoir ciblé le problème de la résistance du virus aux médicaments. Il est aussi un grand défenseur des intérêts des plus démunis de la lutte au VIH sida.

Les six prix culturels

Le prix Albert-Tessier – cinéma – est attribué au monteur, chef opérateur et réalisateur Werner Nold. Le lauréat a collaboré à une centaine de films au cours d’une carrière remarquable de 35 ans à l’Office national du film (ONF). Avec les Denys Arcand, Michel Brault, Gilles Carle, Marcel Carrière, Jacques Godbout et Pierre Perrault, il fait partie des artisans qui ont donné véritablement naissance au cinéma québécois. Il a été président de la Commission de la qualité professionnelle à l’ONF, cofondateur du Conseil québécois pour la diffusion du cinéma, membre fondateur de l’Institut national de l’image et du son, premier président des Rendez-vous du cinéma québécois, conseiller et conférencier. Depuis 1992, il transmet son savoir dans différents centres de formation.

Le prix Athanase-David – littérature – est décerné à la dramaturge pour jeune public Suzanne Lebeau. Présente dans le paysage théâtral québécois, canadien et international depuis 35 ans, la lauréate a fondé la compagnie de théâtre le Carrousel avec le metteur en scène Gervais Gaudreault. Elle fait partie des auteurs québécois les plus joués sur la scène internationale, et son répertoire compte quelque 25 pièces. Maintes fois invitée à l’étranger à titre de conférencière ou d’auteure en résidence ou encore pour donner des ateliers d’écriture, la dramaturge a répondu récemment à l’invitation de l’homme de théâtre Wajdi Mouawad et dirigé une classe de maître au Centre national des Arts du Canada, à Ottawa, le premier laboratoire en écriture jeune public de l’histoire de l’établissement. Sa pièce Le bruit des os qui craquent a été présentée à la Comédie-Française en février 2010. Une grande première pour un auteur jeunesse du Québec.

Le prix Denise-Pelletier – arts de la scène – est accordé à la danseuse et chorégraphe Marie Chouinard, fondatrice de la Compagnie Marie Chouinard. Au cours de sa carrière remarquable de près de 30 ans, la lauréate a produit plus de 30 solos et 15 pièces de groupe. Elle a également publié un livre de poésie et réalisé des installations et des films. Conceptrice artistique, elle signe souvent ses scénographies et ses éclairages. Elle réalise aussi les photographies de ses œuvres et conçoit parfois des éléments de costumes et des accessoires pour ses chorégraphies. La renommée internationale de Marie Chouinard est incontestable. L’artiste chorégraphe a présenté plus de 1000 spectacles et collaboré avec les grands événements et théâtres de ce monde. Elle a fait son entrée au panthéon du Petit Larousse illustré et reçu de nombreuses invitations à donner des conférences et des ateliers. Seule chorégraphe québécoise et canadienne à offrir une présence aussi marquée sur la scène montréalaise dans une même année, elle présente huit œuvres dans la saison 2010-2011.

Le prix Georges-Émile-Lapalme – promotion et rayonnement de la langue française – est remis à la journaliste et écrivaine Lise Bissonnette. Journaliste au Devoir, puis directrice et éditrice, la lauréate y a fait usage d’une langue journalistique riche, littéraire à sa façon, qui respire le plaisir des mots. Elle est l’auteure de trois essais, de quatre œuvres de fiction et d’un livre alliant ces deux genres littéraires. Présidente et directrice générale de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), elle en avait dessiné l’énorme succès, supervisant la construction de la Grande Bibliothèque à Montréal et veillant à la constitution des collections documentaires. C’est sous sa gouvernance que la Grande Bibliothèque a été fusionnée à la Bibliothèque nationale du Québec puis aux Archives nationales. Lise Bissonnette est aujourd’hui inscrite au doctorat en lettres à l’Université de Montréal.

Le prix Gérard-Morisset – patrimoine – est accordé à François-Marc Gagnon, historien de l’art, enseignant et conférencier. Professeur au Département d’histoire de l’art de l’Université de Montréal pendant 34 années, le lauréat a connu un parcours entièrement consacré au perfectionnement des connaissances et à la mise en valeur du patrimoine québécois, de l’époque de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui. Il a publié trois maîtres livres, dont l’un consacré à Borduas qui a nécessité pas moins d’une douzaine d’années. Il est également l’auteur de quelques centaines d’articles publiés dans plusieurs revues. Depuis sa retraite de l’enseignement, l’historien de l’art dirige l’Institut de recherche en art canadien Gail et Stephen A. Jarilowsky à l’Université Concordia, qui diffuse aussi ses cours en ligne. Vulgarisateur-né, il donne des séries de conférences grand public, très courues, au Musée des beaux-arts de Montréal.

Le prix Paul-Émile-Borduas – arts visuels, métiers d’art, architecture et design – est décerné à l’artiste William (Bill) Vazan. Pilier de l’art conceptuel, du land art et du montage photographique au Québec, l’artiste mène sa carrière depuis une quarantaine d’années. Son œuvre multiforme tient de la sculpture, du dessin, de la peinture, de la performance et de la photographie. Bill Vazan a produit des œuvres monumentales et procédé à de nombreuses interventions permanentes et éphémères dans la nature, dans les parcs et dans les espaces publics. Que ce soit avec le land art, les nombreux marquages sur la pierre ou sur les routes, les dessins sur papier, sur le sable ou sur la neige, son œuvre trace un voyage dans le temps et évoque les mouvements de l’homme à travers l’évolution de la vie. Ses œuvres ont été largement exposées en Amérique du Nord et à l’étranger. Bill Vazan enseigne depuis 1981 à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.

À propos des Prix du Québec

Depuis 1977, le gouvernement du Québec décerne chaque année les Prix du Québec à des personnalités qui se sont démarquées dans les domaines culturel et scientifique. Les lauréates et les lauréats reçoivent une bourse de 30 000 $ non imposable, un parchemin calligraphié, une épinglette exclusive portant le symbole des Prix du Québec et une médaille en argent, création originale d’un artiste québécois choisi par concours public. La cérémonie de remise des prix aura lieu à l’Assemblée nationale le 9 novembre prochain. À compter de cette date, des entrevues exclusives seront diffusées sur le site Web des Prix du Québec, au www.prixduquebec.gouv.qc.ca. De plus, une émission spéciale portant sur les onze lauréats et lauréates sera diffusée à Télé-Québec le samedi 11 décembre, à 18 h, et à 21 reprises au Canal Savoir entre novembre 2010 et mars 2011.

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