Communiqués

Prix du Québec 2009

Onze personnalités des domaines scientifique et culturel recevront la plus haute distinction du gouvernement


Montréal, le 26 octobre 2009 – Au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu cet après-midi, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Mme Christine St-Pierre, a dévoilé en son nom et au nom du ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, M. Clément Gignac, les noms des onze lauréates et lauréats des Prix du Québec 2009.

« Le dynamisme de la société québécoise jaillit de la créativité, des initiatives et du génie de ses membres. Parmi ceux-ci, des femmes et des hommes de mérite se démarquent par la constance de leurs efforts et par la qualité exceptionnelle de leurs réalisations. Nous sommes fiers de leur rendre hommage en leur décernant l’un des onze Prix du Québec dans les domaines de la culture et de la science. Les lauréates et les lauréats de cette année ont mené de fructueuses carrières marquées par une vision originale et une volonté de dépassement qui leur a permis de repousser les limites de la connaissance dans leurs disciplines respectives », ont souligné les deux ministres.

Les cinq prix scientifiques

  • Le prix Armand-Frappier (création ou développement d’établissements de recherche, ou administration et promotion de la recherche) est décerné à Luc Vinet, mathématicien, physicien et recteur de l'Université de Montréal. Il est à l’origine du MITACS, le réseau national de centres d'excellence en sciences mathématiques au Canada, du Réseau québécois de calcul de haute performance, de la création de l'École de santé publique, de la construction du Centre de biodiversité au Jardin botanique et de l'établissement de la Cité du savoir à Laval. La réalisation des pavillons de sciences sur le terrain de la gare de triage d'Outremont a également pris son envol sous sa gouverne.
  • Le prix Léon-Gérin (sciences humaines) est attribué à Gilles Bibeau, anthropologue et professeur à l'Université de Montréal. L'industrie de la génétique, les gangs de rue, la médecine traditionnelle africaine, la pédiatrie interculturelle… En se penchant sur toutes ces questions, Gilles Bibeau a su décrypter les grands enjeux des sociétés contemporaines et poursuivre une réflexion de fond sur la nature humaine. Il a mis en évidence la richesse qu’engendre la différence et a dénoncé les tentatives d’uniformisation destructrices du potentiel de créativité des sociétés humaines. 
  • Le prix Lionel-Boulet (recherche et développement en milieu industriel) est attribué à André Gosselin, horticulteur et professeur à l'Université Laval. Grâce aux travaux du professeur Gosselin et au dynamisme qu’il a insufflé à la recherche en horticulture au Québec, les choses ont bien changé. En mettant au point des techniques novatrices et en s’assurant qu’elles pouvaient être rapidement mises à profit, le chercheur a aidé le secteur québécois de l’agriculture à innover, à adopter de meilleures pratiques environnementales et même à créer des emplois. Il est aussi le père de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels de l'Université Laval.
  • Le prix Marie-Victorin (sciences naturelles et génie) est décerné à Victoria Kaspi, astrophysicienne et professeure à l'Université McGill. Touche-à-tout de génie, Victoria Kaspi consacre l'essentiel de ses travaux aux étoiles à neutrons, combinant des techniques variées pour étudier ces objets célestes sous toutes leurs facettes. Elle s’intéresse autant aux pulsars, des étoiles à neutrons visibles par les ondes radio qu’elles émettent, qu’aux magnétars, des étoiles dotées d’un magnétisme extrême.
  • Le prix Wilder-Penfield (recherche biomédicale) est accordé à Otto Kuchel, endocrinologue et néphrologue. Le Dr Otto Kuchel devient rapidement un des meilleurs spécialistes au monde de l’hypertension, dont il étudie et découvre plusieurs mécanismes fondamentaux. Un grand nombre des articles qu’il consacre à l’étude de cette maladie figurent parmi les plus cités par la communauté scientifique dans ce domaine.

Les six prix culturels

  • Le prix Albert-Tessier en cinéma souligne la carrière de Paule Baillargeon. La contribution de Mme Baillargeon au cinéma québécois a suivi les parcours croisés de l’actrice, de la scénariste et de la réalisatrice qu’elle est toujours. Sa présence à l’écran et derrière la caméra depuis ses débuts en 1969 s’est révélée avec force dans plus d’une quarantaine de films, de documentaires et de séries télévisées. Sa démarche artistique et son talent ont été à maintes reprises récompensés par des prix nationaux et internationaux. Depuis le printemps 2009 et pour deux ans, Paule Baillargeon occupe le poste de réalisatrice en résidence à l’Office national du film du Canada où elle prépare un nouveau documentaire.
  • Le prix Athanase-David en littérature récompense la poète Denise Desautels. Depuis 1975, Denise Desautels a fait paraître une trentaine d’ouvrages allant du récit au recueil de poésie, du livre d’artiste à la correspondance. À ce corpus déjà dense et diversifié, il faut ajouter des textes de fiction et des dramatiques pour la radio tout comme des participations régulières à des revues littéraires, des journaux, des publications collectives, des ouvrages de référence et des documents vidéo et audio. Sa présence assidue aux activités publiques de diffusion de la poésie et son engagement envers le milieu littéraire québécois en font une porte-parole passionnée de sa discipline au Québec comme à l’étranger.
  • Le prix Denise-Pelletier en arts de la scène est décerné à Roland Lepage. Le comédien, scénariste de séries télévisées, dramaturge, traducteur et pédagogue Roland Lepage cumule plus de 60 années de carrière. Il suffit de nommer le personnage de Monsieur Bedondaine, personnage qu’il a créé comme tous ceux de la série culte La Ribouldingue, ou d’évoquer son œuvre maîtresse, la pièce Le Temps d’une vie, pour prendre la mesure de l’empreinte qu’il a laissée dans la mémoire collective de ses compatriotes. À titre de directeur artistique du Théâtre du Trident de 1989 à 1993, il a su créer un renouveau dans la communauté artistique de la ville de Québec en mettant de l’avant le talent et les compétences des hommes et des femmes de théâtre de la capitale. En janvier 2010, alors qu’il aura 81 ans, Roland Lepage jouera le rôle unique de la pièce Il y aura de Jean-Philippe Joubert, au Théâtre Périscope.
  • Le prix Georges-Émile-Lapalme pour la promotion et le rayonnement de la langue française honore la terminologue et lexicographe Monique C. Cormier. Qu’il s’agisse de la Charte de la langue française, modifiée à la suite de sa prise de position publique sur l’importance de la mise en place d’une politique linguistique globale dans les universités québécoises ou de la création en 2003 de la Journée québécoise des dictionnaires, les actions et les réalisations de la lauréate ont eu des effets divers et majeurs sur la qualité de la langue au Québec. Membre de la Société royale du Canada depuis 2007, Monique C. Cormier nourrit une grande fierté, celle d’avoir formé près de 80 étudiants aux cycles supérieurs dont plusieurs sont maintenant des chercheurs ou des professeurs d’université. 
  • Le prix Gérard-Morisset en patrimoine est remis à l’archéologue Marcel Moussette. Le lauréat œuvre depuis 1968 au développement de sa discipline. On lui doit des connaissances extrêmement précieuses sur la vie en Nouvelle-France, en plus de la relève nombreuse et qualifiée en archéologie qu’il a formée à l’Université Laval depuis 1981. Ses conclusions sur le résultat des fouilles de l’îlot des Palais à Québec et du site de l’Île aux Oies près de Montmagny marquent principalement sa production scientifique. La contribution exceptionnelle de Marcel Moussette, comme chercheur et comme pédagogue, a été saluée en 2005 par la Society for Historical Archaeology.
  • Le prix Paul-Émile-Borduas en arts visuels, en métiers d’art, en architecture et en design est attribué au photographe Gabor Szilasi. Au cours des 50 dernières années, le lauréat a réuni un patrimoine photographique dont l’esthétique et la valeur anthropologique sont uniques. L’œuvre de M. Szilasi présente un regard très personnel sur son pays natal, la Hongrie, et sur son lieu d’adoption, le Québec, ses habitants, ses artistes et ses paysages campagnards et urbains. On pourra voir à Montréal en 2011 la plus récente rétrospective de ses œuvres, L’Éloquence du quotidien, au Musée McCord. L’exposition Famille, composée de 38 images de famille, fait l’objet d’une tournée dans des centres d’exposition de la métropole jusqu’en 2011, à l’initiative du Conseil des arts de Montréal.

Rappelons que les Prix du Québec ont été créés en 1977. Les lauréates et les lauréats reçoivent une bourse de 30 000 $ non imposable, un parchemin calligraphié, une épinglette exclusive portant le symbole des Prix du Québec et une médaille en argent, création originale d’un artiste québécois choisi par concours public. Cette année, c’est la joaillière Marie-Ève Martin qui signe la médaille des Prix du Québec offerte dans un écrin en cuir de buffle et en peau de porc velours conçu par le relieur d’art Jonathan Tremblay. La cérémonie de remise des Prix aura lieu à l’Assemblée nationale le 3 novembre prochain. À compter de cette date, des entrevues exclusives seront diffusées sur le site Web des Prix du Québec, au www.prixduquebec.gouv.qc.ca.

La période de mise en candidature de la prochaine édition des Prix du Québec se déroulera du 1er février au 9 avril 2010.

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