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Paul-André Crépeau reçoit le prix Georges-Émile-Lapalme 2008

La plus haute récompense accordée par le gouvernement du Québec pour une carrière consacrée à la qualité et au rayonnement de la langue française, le prix Georges-Émile-Lapalme, est attribuée cette année au juriste et professeur émérite Paul-André Crépeau, déjà lauréat en 2002 du prix Léon-Gérin.

Élevé à Gravelbourg en Saskatchewan par une mère institutrice, québécoise francophone, et un père avocat, américain anglophone, Paul-André Crépeau obtient, d'abord, une licence en philosophie à l'Université d'Ottawa en 1947, puis une licence en droit à l'Université de Montréal, trois ans plus tard. En 1959, après avoir parfait ses connaissances tant en Grande-Bretagne qu’en France, il se joint au corps professoral de l’Université McGill. Il y enseigne, d’abord en anglais puis en français, le droit civil.

En 1965, Paul-André Crépeau devient président de l’Office de révision du Code civil. À ce titre, il coordonne les travaux des divers comités qui mènent une réflexion collective sur les institutions fondamentales du droit civil. Douze ans plus tard, le 15 octobre 1977, il dépose le Projet de Code civil, rédigé en français et en anglais. Cet écrit inspirera largement le nouveau Code civil du Québec de 1994.

Alors qu’il travaille à la refonte du Code civil, Paul-André Crépeau livre, avec la précieuse collaboration de son collègue constitutionnaliste Frank R. Scott, un projet de Charte des droits et libertés de la personne auquel puisera le législateur pour élaborer la Charte québécoise des droits et libertés de la personneadoptée en 1975.

L’année suivante, nouveau titulaire de la prestigieuse chaire Arnold Wainwright, Paul-André Crépeau fonde au sein de l’Institut de droit comparé de l’Université McGill, le Centre de recherche en droit privé et comparé du Québec dont la mission consiste à promouvoir des travaux destinés à faciliter et à assurer l’intelligence, l’application et l’interprétation du nouveau droit civil.

Paul-André Crépeau a une autre réalisation colossale à son actif. Il s’agit du grand projet du Dictionnaire de droit privé et lexiques bilingues dont il est l’instigateur. Il le dit lui-même : « Je vous avoue qu’à ce moment-là, je savais que j’étais téméraire… ». Ce projet, lancé en 1978, a pour objectif de définir environ 10 000 termes, tant de source provinciale que de source fédérale, traduisant la réalité juridique du droit civil canadien applicable au Québec. La troisième édition du Dictionnaire, publiée en tomes distincts, Famille (1999), Obligations (2003) et Biens (attendu en 2009), est un outil essentiel dans un contexte où la maîtrise de la langue est une condition sine qua non de l’application juste et équitable des lois.

Paul-André Crépeau est membre de la Société royale du Canada depuis 1980; il a reçu le prix Robert-Dennery de la Faculté de droit de Paris en 1956, la bourse Killam du Conseil des arts du Canada en 1984 et 1985, le Prix du Gouverneur général pour le droit en 1993. Il a été fait compagnon de l’Ordre du Canada en 1992, officier de l’Ordre national du Québec en 2000, chevalier de l’Ordre national du Mérite de France en 1984, et commandeur de l’Ordre national des Arts et des Lettres de France en 2004. Il a été nommé conseiller de la Reine en 1969 et Advocatus emeritus du Barreau du Québec. L’Association du Barreau canadien a d’ailleurs créé, en son honneur, le prix Paul-André-Crépeau qui récompense des travaux de recherche relatifs au droit du commerce international. Le 17 octobre dernier, Paul-André Crépeau retournait dans sa province natale pour y recevoir un doctorat honorifique de l’Université de Saskatchewan.

Le prix Georges-Émile-Lapalme, qui est remis aujourd'hui à Paul-André Crépeau, constitue un témoignage de reconnaissance eu égard à son immense contribution à la qualité et à la précision de la langue dans l’exercice du droit privé et à son amour de la langue française.  

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Des photos de Paul-André Crépeau sont disponibles sur demande.

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