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Denis Juneau reçoit le prix Paul-Émile-Borduas 2008

La plus haute reconnaissance accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des arts visuels, des métiers d’art, de l’architecture et du design, le prix Paul-Émile-Borduas, revient cette année au peintre, dessinateur et sculpteur Denis Juneau.

Né à Verdun en 1925, Denis Juneau fréquente l’École des beaux-arts de Montréal durant sept ans et il compte Alfred Pellan parmi ses professeurs. À l’âge de 21 ans, il se rend en Italie pour superviser l’exécution en marbre de l’une de ses œuvres, La Vierge accueillante. Il y restera deux ans, soit de 1954 à 1956, et complétera sa formation par des études en design industriel.

Jusqu’à la fin des années 1960, Denis Juneau se partage entre ses recherches sur la couleur et l’espace et la réalisation d’imposantes murales et de projets en design tels que la création de vêtements pour la revue Châtelaine, l’élaboration du logo de l’Université de Montréal, la conception de radiateurs, la fabrication d’un prototype de chaises, et autres. À partir de 1967, il se consacre essentiellement à la peinture.

En 1959, Juneau participe à l’exposition Art abstrait, organisée par Fernand Leduc à l’École des beaux-arts de Montréal. Depuis ses années de formation, il s’est orienté vers une abstraction qui le mènera vers une géométrisation stricte des formes. Le carré dans lequel s’inscrit le cercle est déjà présent dans des œuvres de 1958. Cette structure formelle d’organisation du tableau sous-tendra son travail pendant plusieurs années. 

Denis Juneau fait aussi l’expérimentation de la couleur dans l’espace. Les Spectrorames, qui s’inscrivent dans le grand courant de démocratisation de l’art propre aux années 1970, représentent un épisode singulier dans cette incursion. Juneau infléchit sa réflexion sur la couleur en l’étendant à la troisième dimension et invite les visiteurs de l’exposition à déplacer des panneaux étroits et longs afin de former une nouvelle configuration. L’incursion de Juneau dans la sculpture ne dure pas cependant. Au cours des années subséquentes, l’artiste jouera avec les éléments constitutifs de la persistance rétinienne. Il dépose sur le fond des pastilles de couleur qui dynamisent la surface et produisent un mouvement cinétique ou vibratoire. Les couleurs y sont très précisément calculées. « Entre 1966 et 1978, j’ai toujours travaillé à partir d’une trame définie. (…) je cherchais à susciter, chez le spectateur, cette perception de mouvement, comme si les cercles étaient sous l’effet de forces d’attraction et de répulsion », explique-t-il en entrevue.

À partir de 1978, Juneau délaisse le cercle et se tourne vers les transparences et la superposition de formes carrées. La rigidité géométrique se voit contredite par la fluidité des tons et le tremblé des contours des carrés successifs. Depuis le début des années 2000, une fantaisie nouvelle lui fait inscrire des dessins griffonnés sur des fonds éclatants de couleurs. S’opposant à la couleur atmosphérique du fond, ces dessins viennent déposer de petits réseaux organisés de formes répétitives. Ses œuvres récentes, animées par son incomparable maîtrise de la couleur, font en ce moment l’objet d’une exposition à Montréal, à la Galerie Simon Blais.

Élu à l’Académie royale des arts du Canada en 1973, Juneau a obtenu en 1986 un prix et une bourse de la Fondation Gershon Iskowitz, de même qu’une bourse du Conseil des arts du Canada pour un séjour d’un an à Paris.

Le prix Paul-Émile-Borduas qui est remis aujourd’hui à Denis Juneau vient récompenser plus de cinquante années d’engagement de l’artiste, années placées sous le signe de la rigueur et de la liberté.  

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Des photos de Denis Juneau sont disponibles sur demande.

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