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Jacques Leduc reçoit le prix Albert-Tessier 2008

La plus haute reconnaissance accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine de la cinématographie, le prix Albert-Tessier, revient cette année au cinéaste Jacques Leduc.

C’est à l’âge de 15 ans que Jacques Leduc conçoit l’idée qu’un jour il fera du cinéma et c’est en 1962 qu’il fait son entrée à l’Office national du film. Engagé d’abord dans le cadre d’un travail d’été, il devient assistant-caméraman l’année suivante, ce qui lui permettra d’appendre le métier sur le tas.

Chantal en vrac, dont la première sera présentée au Festival international du film de Montréal en 1967, est le premier film que réalise Jacques Leduc, dans lequel il dépeint une jeunesse désemparée et désœuvrée. Puis, avec On est loin du soleil (1970), Leduc évoque le personnage historique du frère André, le thaumaturge montréalais, dans un long métrage en noir et blanc. Dans Tendresse ordinaire, qui suit deux ans plus tard, les thèmes de la banalité et de l’ennui sont traités une fois de plus.

Jacques Leduc se tourne bientôt vers le documentaire et pendant quatre ans, de 1973 à 1977, il réalise en collaboration avec d’autres cinéastes (Jean Chabot, Roger Frappier, Gilles Gascon, Jean-Guy Noël, etc.) une suite de sept films qui tiennent du documentaire, mais qui sont plus que du documentaire. Il s’agit de Chronique de la vie quotidienne. Cette série relatedes événements se déroulant dans une grande ville, selon les sept jours de la semaine.

Au cours des années 1980, Leduc travaille à des films-essais surprenants à l’intérieur desquels il propose des réflexions sur l’époque en même temps que des tentatives de renouvellement du documentaire. Il s’agit de : Albédo (coréalisatrice : Renée Roy; 1982), Le dernier glacier (coréalisateur : Roger Frappier; 1984) et Charade chinoise (1987).

Le cinéaste se consacre ensuite entièrement à la fiction et tourne quatre longs métrages, soit : Trois pommes à côté du sommeil (1989), L’enfant sur le lac (1991), La vie fantôme (1992)et L’âge de braise (1998). Leduc choisira par la suite de se consacrer au métier de caméraman. À ses yeux, il n’y a pas de différence entre tenir la caméra ou diriger des acteurs, car c’est toujours faire une œuvre collective.

Jacques Leduc a été l’un des animateurs de la revue Objectif, fondée en 1960. Il a participé également activement à Format cinéma dans les années 1980 et à 24 images dans les années 2000.

La carrière de Jacques Leduc s’étend sur quarante-cinq années et englobe une trentaine de films, des milliers de photos et de nombreux textes sur le cinéma. À travers cette œuvre, l’homme engagé et préoccupé par les situations sociales et politiques a émergé. Il a su être anticonformiste et, par la réflexion, prendre du recul vis-à-vis de ses propres travaux. C’est la photographie qui l’accapare dorénavant car il souhaite procéder au classement de 50 000 photos prises depuis le début des années 1970, entièrement en noir et blanc.

Jacques Leduc a remporté de nombreux prix et distinctions, dont, en 1990, le prix L.-E.-Ouimet-Molson pour son film Trois pommes à côté du sommeil. Le prix Albert-Tessier qui lui est attribué aujourd’hui vient récompenser l’un des talents les plus originaux du cinéma québécois et témoigner de l’apport du cinéaste à la vie culturelle du Québec.

Un aperçu de la cinématographie singulière de Jacques Leduc sera présenté à la Cinémathèque québécoise pendant les mois de novembre et décembre. On pourra voir successivement les mercredis 26 novembre, 3 décembre, 10 décembre et 17 décembre, les longs métrages On est loin du soleil, Tendresse ordinaire, Le dernier glacier et Trois pommes à côté du sommeil.  

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Des photos de Jacques Leduc sont disponibles sur demande.

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