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Naïm Kattan reçoit le prix Athanase-David

Québec, le 9 novembre 2004 – C’est à l’écrivain Naïm Kattan qu’est décerné cette année le prix Athanase-David, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des lettres.

Originaire de Bagdad, en Irak, où il est né en 1928, Naïm Kattan apprend à lire le Coran le jour à l’école tandis que le soir, à la maison, sa mère lui raconte les récits bibliques. Outre la langue arabe, il pratique l’hébreu, l’anglais et le français. Le jeune homme, qui s’est découvert une véritable passion pour les lettres françaises, s’installe à Paris à l’âge de 18 ans et s’inscrit à la Sorbonne.

Naïm Kattan a l’habitude de dire qu’il est né trois fois : la première à Bagdad, la deuxième à Paris et la troisième à Montréal : « […] Ma troisième naissance, la plus fondamentale, s’est faite à Montréal : une ville qui contient toutes les autres, où toutes les ethnies, les religions et les langues survivent, mais où il doit y avoir une langue commune pour que les gens puissent s’entendre et se parler : le français. »

C’est en 1954, après un bref séjour aux États-Unis, que Naïm Kattan s’établit à Montréal. Dès le début des années 60, il amorce une fructueuse collaboration au journal Le Devoir où il est, jusqu’à aujourd’hui, critique littéraire. Après avoir enseigné la littérature française à l’Université Laval, il fait son entrée au Conseil des arts du Canada, en 1967. Il y travaillera jusqu’en 1991. Durant ces années, il met sur pied le Service des lettres et de l’édition, et favorise la création de nombreux programmes concernant les écrivains, les éditeurs, les diffuseurs, etc. Depuis 1992, il est professeur associé au Département d’études littéraires de l’UQAM. Membre du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal, de 1993 à 2001, président du Grand Prix littéraire de la Ville de Montréal, de 1994 à 1996, il assume depuis 2001 la direction de la revue Écrits, qui est celle de l’Académie des lettres du Québec.

L’écrivain, qui n’est jamais retourné en Irak, a choisi de ne plus écrire en arabe lors de son arrivée à Montréal, et c’est pourquoi il a « mis une quinzaine d’années avant de parvenir à [s’]exprimer en français comme écrivain ». Dans ses 35 livres, Naïm Kattan n’a eu de cesse d’aller à la rencontre de cultures différentes, de réfléchir sur les rapports humains et leur diversité. Son premier livre, Le Réel et le Théâtral, un essai novateur sur les différences entre l’Orient et l’Occident, paraît en 1971 et lui vaut le prix France-Canada. En 1976, un premier roman, inspiré de son enfance à Bagdad, est publié : Adieu Babylone. Parmi ses autres publications, mentionnons La Réconciliation (1993), L’Anniversaire (2000), L’Écrivain migrant : essais sur des cités et des hommes (2001) et La Parole et le Lieu, un ouvrage récent qui rassemble l’essentiel de ses essais.

Fait officier de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre des arts et lettres de France et chevalier de l’Ordre national du Québec, il a reçu de la France, en 2002, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Il est membre de la Société royale du Canada et de l’Académie des lettres du Québec.

Il y a plus de 30 ans, l’écrivain migrant concluait ainsi son premier livre : « Je n’accepte pas la fixité des lieux sûrs et le confort des certitudes. » Naïm Kattan n’a pas dévié de sa voie. La remise du prix Athanase-David, en accordant à l’écrivain une reconnaissance essentiellement littéraire, vient témoigner de l’importance de son œuvre.

Source et renseignements :

Maryse Riel
Direction générale des communications
Ministère de la Culture et des Communications
Tél. : 514 873-4868

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