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MICHEL VAN SCHENDEL REÇOIT LE PRIX ATHANASE-DAVID

Québec, le 18 novembre 2003 – La plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine des lettres, le prix Athanase-David, est décernée cette année à l’essayiste et poète Michel van Schendel.

Michel van Schendel est né en 1929 à Asnières, en France, de parents belges. En 1946, il quitte la Belgique où il est allé vivre avec sa mère. Il revient en France comme on remonte à une source et étudie le droit et les sciences économiques à l’Université de Paris. Il émigre au Québec en 1952, non par choix mais parce que les circonstances l’y obligent. Les premières années sont difficiles. Il est tour à tour enseignant, journaliste, chroniqueur, rédacteur et traducteur. Il donne de nombreux articles aux revues Liberté, Cité libre, Parti pris et Socialisme dont il est le directeur de 1968 à 1971. Il est l’un des premiers à s’intéresser de près à la littérature québécoise, à en faire la critique et à l’enseigner. Professeur de littérature française et québécoise au secteur universitaire du Collège Sainte-Marie, il devient ainsi l’un des fondateurs de l’Université du Québec à Montréal où il enseigne pendant trente ans au Département d’études littéraires. Il milite au syndicat des professeurs jusqu’à sa retraite en 1999.

L’œuvre poétique de Michel van Schendel est engagée, riche et exigeante. Elle est marquée par un constant défi aux règles des genres. Un temps éventuel, histoire d’un homme et de plusieurs, paru en 2002 en même temps que son reflet poétique Quand demeure, en offre une belle illustration. L’auteur compose à plusieurs voix une autofiction qui remonte d’un pas erratique, au fil de l’amitié d’un couple d’ouvriers et de peintres, le parcours de sa mise au monde en tant qu’homme, essayiste et poète. La fiction, écrit-il, « est le plus court chemin de la vérité ». Puis Jousse ou la traversée des Amériques est un conte à saveur autobiographique paru en 1996, un conte qui ne raconte pas vraiment, qui dépayse au sens littéral du terme, paroles d’errance dans le temps et l’espace jusqu’à l’enfance, texte qui, comme toujours chez Michel van Schendel, exige ouverture, intelligence et travail de la part du lecteur.

S’il est devenu pleinement poète, c’est grâce à des amis comme Paul-Marie Lapointe, Roland Giguère et Gaston Miron. C’est ce dernier d’ailleurs qui a eu la sensibilité de l’aiguiller, dès 1956, sur l’exil, l’un des thèmes porteurs de toute son œuvre. Un premier recueil, Poèmes de l’Amérique étrangère, paraît en 1958. Puis suivront Autre, autrement en 1983, Extrême livre des voyages en 1987 et Bitumes en 1998. Comme chez lui le travail du théoricien et du critique est intimement lié à celui du poète, il en résulte une puissance d’évocation et une densité qui singularisent son œuvre. Ainsi, poésie et réflexions se mélangent dans L’Impression du souci ou l’étendue de la parole parue en 1993. En 1992 et 1993 paraissent les deux premiers tomes de méditations sur le poème intitulés Rebonds critiques. Les livres de Michel van Schendel sont presque tous publiés à l’Hexagone dont il est vite devenu l’un des piliers.

Son œuvre rayonne ici et à l’étranger. De l’œil et de l’écoute, rétrospective de vingt ans d’écriture poétique parue en 1980, obtient en 1981 le Prix du Gouverneur général du Canada. Puis, une traduction de ses poèmes, Delta di pietra, paraît à Rome en 1990 et le dialogue auquel cette traduction a donné lieu avec Lucia Bonato sera publié en 1995 sous le titre Traduction : deux voix par la prestigieuse maison Bulzoni.

Source et renseignements :

Maryse Riel
Direction générale des communications
Ministère de la Culture et des Communications
Tél. : 514 873-4868

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