Cinéma et audiovisuel

L'Abitibi-Témiscamingue malgré son jeune âge possède déjà une histoire cinématographique.

« ...L'avènement du cinéma accompagne sans délai notable l'ouverture des villes et villages de la région. Dans certains cas, la construction du "théâtre" précède celle des temples religieux... » (Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, Institut québécois de recherche sur la culture)

La région a détenu, en 1949, le titre de championne de la fréquentation des salles en province. On enregistre alors un total de 759 000 entrées pour une moyenne annuelle par individu de 35 entrées par année. En 1950, la région comptait 26 cinémas répartis dans 17 villes et villages.

L'arrivée de la télévision en 1957, le développement de la câblodistribution et, finalement, l'arrivée de la vidéocassette a marqué un tournant dans les habitudes du public vis-à-vis la fréquentation des salles de cinéma. Ainsi en 1975, on recensait encore une vingtaine de salles de cinéma, pouvant accueillir 8 678 spectateurs. En 1987, le nombre de salles a chuté à quatre et celui des fauteuils disponibles à 1611.

Après cette période d'années noires, quelques promoteurs régionaux ont relancé, dans les années 90, la construction de salles de cinéma : le Capitol de Val-d'Or avec 3 salles, le Paramount à Rouyn-Noranda avec 5 salles, Amos avec 3 salles, Macamic, Ville-Marie et La Sarre. Ces salles présentent, en général, surtout des films américains. Au chapitre des ciné-clubs, il demeure le ciné-qualité présenté hebdomadairement au Théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda et le ciné-club au cinéma Capitol de Val-d'Or.

L'Abitibi-Témiscamingue a été une terre fertile pour la production cinématographique au cours des ans. Rappelons la période des films commandités : Les films de l'abbé Proulx, En pays neuf, tourné en 1939 et De la rue à la charrue en 1934 et Treasure Hunt, The Noranda Entreprise, du côté anglophone. Suit un regard plus critique de la période de la colonisation avec les films de Bernard Devlin produit à l'Office national du film (ONF), L'Abatis (1952) et surtout Les Brûlés (1957) avec la participation de Félix Leclerc.

Toujours pour l'ONF, Pierre Perreault a tourné, entre 1975 et 1980, quatre films dans la région : Un royaume vous attend, Le retour à la terre, C'était un québécois en Bretagne et Gens d'Abitibi.

En 1973, Gilles Carle, cinéaste originaire de la région, tourne Les Corps célestes à Duparquet. Martin Duckworth de l'ONF tourna en 1976, Témiscaming relatant l'histoire de Tembec. Viennent ensuite en 1976, Beat et en 1979 L'Hiver bleu du cinéaste André Blanchard. À la même époque sortait sur les écrans, Comme des chiens en pacage (1977), Une mouche à feu (1980) et Noranda (1984) de l'équipe d'Abbittibbi Blue Print dont faisait partie Richard Desjardins.

Un autre réalisateur, Robert Cornellier signa deux productions indépendantes aux Productions Vent d'Est : Une autre histoire des Pays d'en haut (1978) et La Fuite (1984).

Cinéma international

Depuis 1982 le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue ne cesse d'étonner par son succès grandissant.

Ce festival est né de la rêverie audacieuse de trois ardents cinéphiles, Jacques Matte, Louis Dallaire et Guy Parent, qui ont été parmi les initiateurs de la Semaine de cinéma régional (1977 à 1980), qui a fait place à la Semaine du cinéma québécois (1981) et, en 1982, au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.

L'événement a lieu à Rouyn-Noranda (agglomération de 40 000 habitants), capitale régionale de l'Abitibi-Témiscamingue (150 000 habitants), une région neuve et dynamique située à 600 kilomètres de Montréal. Pendant les six jours du Festival qui commence le dernier samedi d'octobre, près de cent films sont présentés dont une vingtaine de primeurs. La programmation est relativement éclectique et comprend des longs, moyens et courts métrages (fiction, documentaire, animation) provenant d'une vingtaine de pays, avec une prédilection marquée pour le cinéma québécois.

Outre l'intérêt de cette programmation qui dénote une qualité de regard sur la plus récente production cinématographique mondiale, c'est la chaleur de l'accueil qui attire autant de gens à ce festival ainsi que l'atmosphère d'heureuse convivialité qui favorise les échanges entre cinéphiles, journalistes et artistes et donne le goût de participer à la fête que la ville de Rouyn-Noranda fait alors au cinéma.

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