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Patrimoine culturel – La ministre Nathalie Roy désigne les traditions du temps des sucres comme élément du patrimoine immatériel du Québec

Québec, le 11 avril 2021. – La ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, annonce qu’elle désigne, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, les traditions du temps des sucres en tant qu’élément du patrimoine immatériel du Québec. Le patrimoine immatériel fait référence à des pratiques traditionnelles qui sont perpétuées par les membres d’une communauté et qui contribuent à leur sentiment d’appartenance, par exemple le fléché ou le savoir-faire textile transmis dans les Cercles de Fermières du Québec.

Les traditions du temps des sucres forment un ensemble de pratiques culturelles ayant cours pendant la période printanière où la sève d’érable est recueillie, transformée et consommée. Elles englobent non seulement des connaissances et des savoir-faire propres à l’exploitation des érablières, mais aussi des pratiques sociales qui permettent aux Québécoises et aux Québécois d’exprimer leur côté festif. Le temps des sucres marque la fin de notre hiver, et les traditions associées à ce moment fort de l’année sont devenues indissociables de notre identité, de notre fierté collective et de notre histoire.

Les traditions du temps des sucres existent depuis plusieurs siècles au Québec. La collecte de la sève des érables est une activité importante chez les Autochtones qui lui attribuent notamment des vertus médicinales ou énergisantes. Dès la fin du XVIIe siècle, l’utilisation de chaudrons facilite la production de sirop et de sucre d’érable. Ce dernier devient rapidement une denrée importante puisqu’il s’agit alors d’un des seuls éléments sucrants disponibles.

Pendant près de deux siècles, peu de changements sont apportés à l’espace de travail, aux techniques et aux outils liés à la transformation de l’eau d’érable. L’acériculture se fait selon les méthodes traditionnelles : entaillage à la hache, collecte de l’eau dans des récipients d’écorce ou des auges de bois et cuisson au chaudron sur des feux ouverts. Encore aujourd’hui, une part importante de la production et de la transformation de l’eau d’érable au Québec est artisanale et tributaire d’un savoir-faire transmis de génération en génération.

La reconnaissance des traditions du temps des sucres comme élément du patrimoine immatériel du Québec permet de souligner toute l’importance des cabanes à sucre et des produits de l’érable pour la population québécoise. Cette histoire est aussi celle, plus récente, d’un perfectionnement technologique et d’une grande diversification de cet important secteur économique. Nous pouvons être fiers du fait que le Québec est aujourd’hui le premier producteur de sirop d’érable au monde : il fournit environ 70 % de la production, principalement aux États-Unis et en Europe, mais aussi au Japon. Au Québec, on dénombre plus de 6 700 entreprises acéricoles et ce secteur d’activités est présent dans plusieurs régions.

Citations

« Je suis heureuse, en tant que ministre de la Culture et des Communications, de pouvoir inscrire les traditions du temps des sucres au Registre du patrimoine culturel afin qu’elles puissent être valorisées et transmises aux générations futures. Les traditions du temps des sucres sont devenues, au fil du temps, de véritables marqueurs identitaires. À défaut de pouvoir nous réunir autour d’une bonne table, dans le contexte actuel, il est important de perpétuer ces traditions qui constituent un élément distinctif de cette culture dont nous sommes si fiers. »

Nathalie Roy, ministre de la Culture et des Communications

« De la plus petite communauté rurale jusqu’à la métropole, les Québécoises et les Québécois soulignent le temps des sucres de différentes manières, notamment en dégustant de la tire sur la neige. Ce savoureux rituel est un des nombreux symboles de notre patrimoine agricole. L’érable et l’ensemble des produits de qualité qui en sont issus représentent le terroir québécois dans toute sa générosité et sa spécificité. L’emblématique sirop d’érable est très apprécié dans le monde, participant à la renommée d’excellence de nos acériculteurs. Je tiens par ailleurs à saluer la résilience et l’ingéniosité des propriétaires de cabanes à sucre qui permettent aux Québécois de vivre le temps des sucres d’une autre façon, dans le confort de leur foyer, grâce à l’initiative Ma cabane à la maison. Le succès de cette initiative montre à quel point les Québécoises et les Québécois sont attachés à ces traditions. »

André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et ministre responsable de la région du Centre-du-Québec

Faits saillants

  • Cette annonce s’ajoute aux mesures que le gouvernement du Québec a instaurées en février dernier pour soutenir nos cabanes à sucre :
    • aide financière de 50 000 $ au projet de plateforme Web Ma cabane à la maison;
    • mise en œuvre d’une mesure pour aider les entreprises acéricoles qui exploitent une cabane à sucre à adapter leurs activités et leurs installations pour tenir compte de la situation actuelle. Cette mesure fait partie du Programme d’appui au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire en région.
  • De plus, si les normes sanitaires le permettent, le gouvernement autorisera exceptionnellement la prolongation du service de repas par les cabanes à sucre au-delà de la période normalement permise. Ainsi, les entreprises pourront demeurer ouvertes plus tard en saison si elles le désirent.
  • Le gouvernement permettra par ailleurs aux producteurs acéricoles qui ont des activités de cabane à sucre de recevoir une aide de financement pour leur sirop d’érable invendu.
  • La Financière agricole du Québec renouvelle son appui au Programme d’avance à l’entaille. Pour la saison 2021, 50 M$ sont disponibles. L’objectif est aussi de permettre aux exploitants d’érablière d’obtenir plus rapidement des liquidités au moment où ils entreprennent leurs travaux d’entaillage des érables.
  • Cela s’ajoute aux mesures mises en œuvre par le ministère du Tourisme dans ses programmes, notamment le Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises, volet Tourisme.
  • La récolte de sirop d’érable de la saison 2020 au Québec a atteint 175 millions de livres, un record de production en volume pour la province.

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