GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS

 

AVIS D’INTENTION DE

CLASSEMENT DE BIENS PATRIMONIAUX

MANOIR RIOUX-BELZILE ET SON SITE

(NOTRE-DAME-DES-NEIGES)

 

La ministre de la Culture et des Communications, MME NATHALIE ROY, donne avis :

 

QU’en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ces biens comme immeuble patrimonial et site patrimonial :

 

1) Le manoir Rioux-Belzile, sis au 18, chemin de la Grève-Rioux, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, sur le terrain connu et désigné comme étant le lot CINQ MILLIONS CINQ CENT QUARANTE-CINQ MILLE NEUF CENT SIX (5 545 906) du cadastre du Québec, circonscription foncière de Témiscouata;

 

2) Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile, sis au 18 et au 20, chemin de la Grève-Rioux, dans la municipalité de Notre-Dame-des-Neiges, comprenant le terrain connu et désigné comme étant les lots CINQ MILLIONS CINQ CENT QUARANTE-CINQ MILLE NEUF CENT CINQ (5 545 905) et CINQ MILLIONS CINQ CENT QUARANTE-CINQ MILLE NEUF CENT SIX (5 545 906) du cadastre du Québec, circonscription foncière de Témiscouata, ainsi que les structures et les bâtiments présents sur le terrain.

 

QUE ce geste repose sur les motifs suivants :

 

Le manoir Rioux-Belzile et son site présentent un intérêt patrimonial pour leur valeur historique. Ils témoignent de l’occupation et du développement de la seigneurie de Trois-Pistoles par les seigneurs Rioux à compter de la fin du XVIIe siècle. Le site correspond à une partie de la terre que concède en 1784 le seigneur Étienne Rioux à son frère Jean-Baptiste Rioux, père d’Ignace Rioux. Vers 1810, ce dernier y fait construire une maison de ferme, aujourd’hui connue sous le nom de manoir Rioux-Belzile. La maison demeure la propriété de la famille Rioux jusqu’en 1919. Elle sera acquise par la famille Belzile en 1949. Au XXe siècle, elle est régulièrement offerte en location à des estivants. Parmi ceux-ci, le journaliste Olivar Asselin, qui y séjourne périodiquement entre 1901 et 1930, ainsi que les religieuses de Jésus-Marie, qui y retournent pendant plusieurs années. Vers 1916, le réputé architecte Jean-Omer Marchand se fait construire, à proximité de la maison, un chalet

qu’il occupe jusqu’en 1930. Par ailleurs, en raison de l’ancienneté de son occupation et de sa situation en bordure du fleuve Saint-Laurent, le site possède un potentiel archéologique;

 

Le manoir Rioux-Belzile et son site présentent aussi un intérêt patrimonial pour leur valeur architecturale et ethnologique. Le manoir constitue un exemple représentatif de l’architecture résidentielle québécoise de la première moitié du XIXe siècle. Plusieurs de ses caractéristiques illustrent la persistance des méthodes de construction et des modèles élaborés au XVIIIe siècle. C’est le cas notamment de sa charpente équarrie à la hache et assemblée à tenons et mortaises, de ses fondations en pierre peu dégagées du sol et de la disposition asymétrique de ses ouvertures. La maison présente par ailleurs des éléments popularisés au XIXe siècle, comme son toit à deux versants à larmiers cintrés et ses deux fausses cheminées en bois, aux extrémités du faîte, qui rappellent la recherche de symétrie propre à l’architecture d’inspiration classique. L’aménagement intérieur de la maison, qui conserve plusieurs éléments d’origine, évoque le mode de vie rural du XIXe siècle. Le chalet est pour sa part composé d’un corps de logis rectangulaire, d’un solarium et d’un appentis. Sa conception témoigne d’une manière d’habiter adaptée au phénomène de la villégiature;

 

Le site patrimonial du Manoir-Rioux-Belzile présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur paysagère. Les bâtiments sont implantés sur un grand terrain dégagé et peu aménagé qui est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent. Le caractère paysager du site a contribué à son appréciation par les villégiateurs.

 

La ministre de la Culture et des Communications donne également avis :

 

QUE toute personne intéressée peut, dans les soixante (60) jours de la transmission du présent avis, faire des représentations auprès du Conseil du patrimoine culturel du Québec;

 

QU’elle prendra l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec sur l’opportunité de procéder au classement de ces biens patrimoniaux;

 

QUE si le classement de ces biens se réalise, celui-ci prendra effet à compter de la transmission du présent avis conformément à la Loi sur le patrimoine culturel;

 

QUE l’avis d’intention devient sans effet si l’avis de classement, accompagné d’une liste des éléments caractéristiques des biens patrimoniaux classés, n’est pas transmis au propriétaire des biens ou à celui qui en a la garde, dans un délai d’un an à compter de la date de la transmission de l’avis d’intention ou dans un délai de deux ans à compter de cette même date s’il y a eu prorogation de l’avis d’intention.

 

Fait à Québec, ce 9 mars 2021

 

La ministre,

 

NATHALIE ROY

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