GOUVERNEMENT DU QUÉBEC
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
AVIS D’INTENTION DE CLASSEMENT D’UN BIEN PATRIMONIAL
MAISON SAMUEL-BÉDARD
(PÉRIBONKA)
La ministre de la Culture et des Communications, Mme Nathalie Roy, donne avis :
QU’en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, elle a l’intention de procéder au classement de ce bien comme immeuble patrimonial :
La maison Samuel-Bédard, sise au 300, rue Édouard-Niquet, dans
la municipalité de Péribonka, sur le terrain connu et désigné comme
étant le lot CINQ MILLIONS SEPT CENT QUATRE-VINGTQUINZE
MILLE TROIS CENT QUARANTE-CINQ (5 795 345) du
cadastre du Québec, circonscription foncière de Lac-Saint-Jean-
Ouest;
QUE ce geste repose sur les motifs suivants :
La maison Samuel-Bédard a été reconnue le 10 novembre 1983 et
a été classée le 19 octobre 2012;
La maison a été déplacée de son lot originel
les 9 et 10 décembre 2020 pour être relocalisée à l’Espace
Péribonka, situé au centre de la municipalité de Péribonka;
Le présent avis d’intention vise à inscrire le statut juridique de
classement de la maison Samuel-Bédard sur son nouvel
emplacement;
La maison Samuel-Bédard présente un intérêt patrimonial pour sa
valeur historique reposant sur son association avec l’écrivain
français Louis Hémon (1880-1913). Chroniqueur sportif et auteur de
nouvelles et de romans, Hémon est né à Brest, en France, et a
connu une fin tragique en étant heurté par un train à Chapleau, en
Ontario. L’écrivain, au tempérament aventurier, vient au Canada
en 1911 et se rend à Péribonka l’année suivante. Lors de son séjour
dans cette localité où il travaille comme garçon de ferme, il recueille
des informations et rédige le roman Maria Chapdelaine, alors qu’il
habite l’appentis et le grenier de la maison Samuel-Bédard. Le récit
est d’abord publié à titre posthume en feuilleton dans le journal
français Le Temps en 1914, puis sous la forme d’un livre paru à
Montréal en 1916. Fréquemment réédité et traduit en plusieurs
langues, ce roman, qui est l’une des oeuvres majeures de la
littérature québécoise de la première moitié du XXe siècle, a
beaucoup contribué à faire connaître le Québec en France et à
l’étranger;
La maison Samuel-Bédard présente également un intérêt
patrimonial pour ses valeurs historique et architecturale reposant
sur sa représentativité en tant que maison de colonisation.
Au XIXe siècle, une partie de la population du Québec est contrainte
à l’exode vers les États-Unis, l’occupation des bonnes terres de la
vallée du Saint-Laurent étant complétée. Pour contrer l’émigration,
de nouveaux territoires sont ouverts, dont le Saguenay-Lac-Saint-
Jean. Cette demeure est une illustration des maisons de
colonisation, construites dans cette région au tournant
du XXe siècle, par son volume simple, sa structure en bois, son toit
à deux versants droits, son solage peu dégagé et son
ornementation dépouillée.
La ministre de la Culture et des Communications donne également
avis :
QUE toute personne intéressée peut, dans les soixante (60) jours
de la transmission du présent avis, faire des représentations auprès
du Conseil du patrimoine culturel du Québec;
QU’elle prendra l’avis du Conseil du patrimoine culturel du Québec
sur l’opportunité de procéder au classement de ce bien patrimonial;
QUE si le classement de ce bien se réalise, celui-ci prendra effet à
compter de la transmission du présent avis conformément à la Loi
sur le patrimoine culturel;
QUE l’avis d’intention devient sans effet si l’avis de classement,
accompagné d’une liste des éléments caractéristiques du bien
patrimonial classé, n’est pas transmis au propriétaire du bien ou à
celui qui en a la garde, dans un délai d’un an à compter de la date
de la transmission de l’avis d’intention ou dans un délai de deux ans
à compter de cette même date s’il y a eu prorogation de l’avis
d’intention.
Fait à Québec, ce 11 février 2021
La ministre,
NATHALIE ROY