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François-Marc Gagnon reçoit le prix Gérard-Morisset 2010

Montréal, le 1er novembre 2010 – Le prix Gérard-Morisset 2010, la plus prestigieuse distinction attribuée par le gouvernement du Québec dans le domaine du patrimoine, est accordé à François-Marc Gagnon, historien de l’art, enseignant et conférencier. Le lauréat recevra son prix au cours d’une cérémonie officielle qui se déroulera le 9 novembre prochain à l’Assemblée nationale.

François-Marc Gagnon - photo : Rémy Boily.François-Marc Gagnon naît à Paris où son père, Maurice, fait des études en histoire de l’art à la Sorbonne avant de devenir un critique respecté. À la maison, les visites des peintres Charles Daudelin, Alfred Pellan, Louis Muhlstock, Fernand Léger et Paul-Émile Borduas, avec qui sa mère se plaît à discuter, sont fréquentes. À l’âge de 18 ans, le jeune homme opte pour les ordres et l’étude de la théologie et de la philosophie. C’est donc quelque peu en retrait du monde, parmi les Dominicains, qu’il vit la période d’effervescence culturelle des années 1950 et du début des années 1960, sans toutefois renier la modernité.

Puis, au début des années 1960, François-Marc Gagnon obtient le poste de professeur de philosophie à l’École des beaux-arts de Montréal. Il amorce ainsi une longue et fructueuse carrière dans l’enseignement et met fin à la vie dominicaine. À la même époque, il prend pour épouse une artiste d’origine israélienne, Pnina Cohen. En 1966, il est engagé au Département d’histoire de l’art de l’Université de Montréal. Il n’a pas encore de doctorat, mais il jouit d’une expérience en enseignement et présente une qualité décisive : « Gagnon, lui dit-on, vous êtes Canadien, vous ferez l’art canadien. » Cette phrase a, selon lui, scellé un peu son destin. Un doctorat en histoire de l’art lui sera délivré par la Sorbonne en 1972.

Cette même année, François-Marc Gagnon publie le premier de ses trois maîtres livres. Il s’agit de La Conversion par l’image : Un aspect de la mission des Jésuites auprès des Indiens du Canada au XVIIe siècle. Cet ouvrage jette un regard inédit sur l’usage des œuvres en Nouvelle-France en même temps qu’un éclairage instructif sur le courant méconnu de la peinture missionnaire qui, aux yeux de Gagnon, a été notamment « un moyen extrêmement puissant de déstabilisation de la culture amérindienne ».

L’historien de l’art fait de Borduas, à qui il consacre pas moins d’une douzaine d’années, le sujet de son deuxième maître livre : Paul-Émile Borduas (1905-1960) : Biographie critique et analyse de l’œuvre, paru en 1978. Cela lui vaudra le Prix du Gouverneur général la même année. Au moment de l’importante rétrospective consacrée à ce peintre en 1988, le Musée des beaux-arts de Montréal pensera tout naturellement à Gagnon en tant que commissaire. Une traduction anglaise de la grande biographie sur Borduas est prévue au programme de McGill-Queen’s University Press, traduction qui sera nécessairement précédée d’un imposant travail d’actualisation.

François-Marc Gagnon publie en 1998 Chronique du mouvement automatiste québécois, 1941-1954, une somme qui compte son bon millier de pages. Le prix Raymond-Klibansky, visant à récompenser les meilleurs livres francophone et anglophone de l’année dans le domaine des sciences humaines, lui sera décerné en 1999 pour cet ouvrage. Gagnon est également l’auteur de quelques centaines d’articles publiés dans plusieurs revues, telles que Annales d’histoire de l’art canadien et Vie des arts.

Le professeur Gagnon prend sa retraite de l’Université de Montréal en 2000, après 34 années passées au Département d’histoire de l’art. Au cours de sa carrière d’enseignant, il s’était vu remettre à deux reprises un prix d’excellence en enseignement. L’explication en est simple : « Donner un cours, dit-il, c’est faire un spectacle qui dure trois heures; or je me suis toujours plu à performer devant un auditoire. » Ses cours Introduction à la peinture moderne et Introduction à la peinture moderne au Québec ont été diffusés à la Télé-université, puis sur Canal Savoir pendant une bonne décennie.

Depuis sa retraite de l’enseignement, l’historien de l’art dirige l’Institut de recherche en art canadien Gail et Stephen A. Jarilowsky, à l’Université Concordia, qui diffuse aussi ses cours en ligne. Vulgarisateur-né, il donne depuis le milieu années 2000 des séries de conférences grand public, très courues, au Musée des beaux-arts de Montréal.

Parmi les projets auxquels François-Marc Gagnon travaille avec passion figure celui de rassembler les deux manuscrits attribués au jésuite Louis Nicolas, soit le Codex canadiensis, un recueil d’illustrations de la flore, de la faune et des premières nations du Nouveau Monde, et Histoire naturelle des Indes occidentales, dont l’un est à Tulsa (Oklahoma) et l’autre à Paris.

François-Marc Gagnon connaît un parcours entièrement consacré au développement des connaissances et à la mise en valeur du patrimoine québécois, de l’époque de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui. Le prix Gérard-Morisset qui lui sera remis le 9 novembre rend ainsi hommage à l’historien de l’art le plus important et le plus influent des trente dernières années au Québec.

Le site Web www.prixduquebec.gouv.qc.ca proposera une entrevue exclusive avec le lauréat du prix Gérard-Morisset dès le 9 novembre.

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La photo de François-Marc Gagnon est disponible sur le site des Prix du Québec dans la section salle de presse ou sur demande.

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